Maroc: de Missour à la Plage Blanche (12/2015-01/2016).

Les photos sans cadre noir sont de Fabienne, tandis que celles avec cadre sont les miennes mais retouchées par Fabienne.

Préambule:

Fabienne et moi avions envie de retourner au Maroc, et de rouler sur la fameuse Plage Blanche, située dans le sud.

Lassé de faire la locomotive pour des wagons qui ont fortement tendance à décrocher, j’ai mis une annonce sur 3 sites internet avec une proposition de randonnée au Maroc.
Les directives et exigences sont clairement annoncées, sans prendre de gants.
J’avais notamment écrit ceci: « Nous désirons partir avec des personnes qui se prennent en charge. Nous ne sommes pas de gentils organisateurs qui prennent les autres par la main ».
Fabienne n’y croit pas, mais comprend le pourquoi de mon désir de partir avec des nouvelles personnes, de rencontrer des autres qui sont vraiment volontaires, pour le type de voyage qui nous convient.

Vous vous poserez peut-être la question du pourquoi vouloir partir avec d’autres, si nous sommes un peu (beaucoup) écœurés par le côté consommateurs de presque tous ceux avec qui nous sommes partis précédemment.
La raison est simple: partir seul dans le désert nous empêche de prendre des voies délicates. En cas de problème, le 2° véhicule sert à sortir l’autre de la difficulté, ou d’aller chercher du secours.

En provenance d’un des 3 sites internet, tout de suite, nous avons eu les réactions négatives d’internautes qui nous ont fait remarquer que notre façon de voyager n’était pas la bonne. Sous entendu que la seule manière valable est la leur! Bien évidemment, comment avons-nous pu imaginer le contraire!
Cela commençait fort. Nous avions déjà touché le gratin, la crème… l’élite.
Vous pourrez vous régaler à la fin de ce blog. Il en est fait mention dans les commentaires.

Peu après, nous avons eu 2 premières vraies accroches mais qui n’ont pas convenu pour des questions matérielles et de climat (dans la partie orientale du Maroc, en janvier, il ne fait pas chaud).
Plus aucune réaction par la suite.
Pas grave, Fabienne était bien d’accord de partir rien qu’à nous deux, en évitant les pistes difficiles, ou bien de faire un détour si des difficultés imprévues se présentaient.

Nous sommes à 2 mois du départ, quand arrive un message privé nous demandant si notre proposition tient toujours.

Le couple, Pierre et Annick, qui nous contacte est dans la même tranche d’âge que nous.
Je constaterai rapidement que ce sont des volontaires, qui s’impliquent immédiatement dans le projet en apportant largement leur part de travail et d’informations.
Trois semaines avant le départ, un célibataire, un autre Pierre, surnommé Pistou, nous demandera aussi s’il est encore possible de se joindre au groupe.

Le groupe est formé. C’est donc à 3 véhicules que nous partirons.

Voici le tracé général, à partir de Missour.
Il est divisé en 8 parties qui seront reprises au fil du voyage.

*

Nous quittons Waterloo le matin du 25 décembre.
Route sans histoire en France puis en Espagne.

Du côté de Valencia, j’irai saluer Jacques, l’internaute français vivant en Espagne, avec qui j’ai échangé beaucoup de longs mails, à propos de randos.
Jacques m’a donné des informations extrêmement précieuses sur la randonnée de Zagori, en Grèce, et sur l’utilisation de BaseCamp et du gps Garmin.
J’étais content de le rencontrer. Content mais avec quelques craintes, car voir une personne en vrai alors que l’on ne le connaît qu’à travers des mails échangés, ce n’est pas la même chose.
Passant à côté, il me semblait néanmoins un minimum d’aller lui faire la révérence.
Cette 1° rencontre s’est merveilleusement passée. Nous avons passé avec lui et sa femme Annick (encore une) quelques bonnes heures précieuses que je souhaite à tous mes proches.

Nous arriverons au port d’Alméria le dimanche 27 vers 10H.
Le Bremach d’Annick et Pierre ainsi que le Defender de Pistou sont vite repérés: à part eux le parking est vide.
Suite aux problèmes islamiques, il n’y a pas grand monde qui part vers les pays musulmans.

Indépendamment des mails échangés, nous avions déjà eu 3 heures de contact visuel par Skype, avec Pierre et Annick et une heure avec Pistou.
Ici aussi, il y avait un certain risque de partir avec des inconnus. Mais nous avions une porte de sortie: si cela se passait mal, étant totalement indépendants, nous pouvions poursuivre le voyage seuls.

Ce premier contact en direct confirme les précédents: le courant passe très bien.
De part et d’autre, il y a une volonté manifeste de créer des ponts pour que tout se passe le mieux possible. On est au antipode du groupe de la Tunisie en 2014.

La traversée en bateau se déroule sous les jeux de mots et les éclats de rire. Cela commence bien.
Pierre est un pince sans rire. Annick est plus réservée, mais n’est pas en reste. Pistou est un exubérant dans mon genre, complètement déjanté.
Ce soir nous arrivons à 19 h au Maroc, à Nador. Nous dormirons à 40 km de là, le long de la plage d’Arekmane.

Lundi 28.
De Nador, nous mettons le cap sur Missour, point de départ des pistes notre rando 4 x 4.
C’est à partir de là que commencera réellement la randonnée.

Nous parcourrons – plein sud – 320 km sur le macadam.
Cette partie orientale du Maroc étant moins intéressante, et nous préférons gagner du temps pour le consacrer à d’autres pistes correspondant à ce que nous recherchons.

Peu après midi, 50 km avant Missour, je m’arrête pour vérifier un bruit, présent depuis le début du voyage, mais qui devient de plus en plus important. Ce bruit est audible dès que le véhicule roule, même moteur coupé.
J’ai l’impression que cela vient de l’arrière. Fa de l’avant. Capot ouvert, je ne vois rien.
Pas plus au niveau des roues.
A peine repartis, qu’un bruit de raclement intermittent s’y ajoute. Chaque raclement est accompagné d’un petit coup de frein.
A nouveau sur le côté, je mets l’essieu arrière sur cric. Les 2 roues tournent normalement. Je ne constate rien d’anormal.

On repart. Le bruit est toujours bien présent, les raclements sont de plus en plus présents et les coups de freins de plus en plus fort. Chouette!

Les derniers Km avant Missour seront parcourus, à allure réduite.

Cela commence bien. Lors d’autres randonnées, il y avait régulièrement des voitures qui posaient problème. Cette fois ci c’est à mon tour. Cela ne m’amuse pas du tout, et vis à vis des 3 autres je suis bien ennuyé.

Prévenus du problème avant notre arrivée à Missour, Pierre, Annick et Pistou auront déjà pris des contacts avec des villageois pour trouver rapidement un réparateur. Super à eux.
La Toyota sera amenée dans un garage, typique de province marocaine, qui dépiaute les voitures à même la rue.
Rue à peine assez large pour faire passer 2 voitures.

Le mécano dépose la roue arrière gauche, dont la jante est brûlante, contrairement aux 3 autres.
Tambour extrait, le roulement apparaît, fendu.

L’essieu est déposé. Il reste à extraire le roulement.
N’ayant pas d’extracteur, Il s’en occupera à coup de masse. Il reste à trouver le roulement. Ce sera pour demain.
Il est convenu que les 2 autres véhicules partent sans nous et nous fixerons un point de retrouvailles dès que la Toyota est en état de rouler.
Coup de chance, il y a dans ce même garage un marocain de France dont on s’occupe aussi de sa voiture.
C’est lui qui fera l’interprète.
En fin de journée, il nous propose de venir dormir chez sa mère et de partager son repas.
Je suis surpris, mais sa démarche est faite en toute simplicité et semble sincère. J’accepte.
Vers 19h15, Mekki nous emmène dans la maison familiale.

Nous passerons une soirée typique marocaine.
Après le thé sucré accompagné de cacahouètes, et de pain à tremper dans l’huile d’olive, nous aurons droit à un excellent couscous, mangé à même le plat, tous ensemble.

Toute la famille du coin défile. Il y en a plusieurs qui parlent français, ce qui agrémente la soirée.
Pendant toute cette soirée, la télévision est allumée et les mêmes informations passent en boucle: une fois en espagnol, puis en français puis en arabe. Ensuite le même programme recommence!

Mardi 29/12.

Après une nuit tranquille, nous avons droit au petit déjeuner marocain.
Thé, crêpes et pain cuit au feu de bois avec une assiette de confiture et une d’huile d’olive
Tout le monde se sert directement du plateau et trempe le morceau, découpé avec sa seule main droite, dans l’assiette de son choix.

Juste avant la sortie du village, Mekki nous propose de visiter la fabrique locale d’huile d’olive.
Passionnant. Nous sommes guidés par un responsable. Nous goûtons l’huile. Elle est extra, douce à souhait. Il ne peut pas y avoir du plus frais, elle sort du tuyau de la presse. Ils nous en offriront 1,5 litre. Génial!

Avant de le quitter, je demanderai à Mekki ce que je lui dois, mais il me dira: « Avec plaisir! ».
Incroyable ces services rendus à des inconnus, sans aucun esprit de lucre ou du désir d’un quelconque retour.
De la bouche d’un marocain vivant en Belgique, j’apprendrai 15 jours plus tard, que les marocains ont l’habitude de s’aider sans rien attendre en retour. C’est l’usage dans ce pays où, contrairement à la Belgique, l’état ne prend pas les habitants en charge. C’est la règle de la débrouille et de l’entraide.
Ceci n’enlève rien à la valeur du geste.

Vers 10H nous sommes de retour au garage. Le mécano nous montre un roulement d’occasion qu’il a pu se procurer. Il a eu la correction de me le montrer avant de le mettre en place.
Il passera de longues heures à l’adapter à l’essieu du Hilux.

Pendant ce temps là, Fabienne partagera son jeu téléphonique avec un curieux.

15H: réparation terminée et en route. Espérons que cela tiendra.

Trajet 1° partie:

Afin de rejoindre les autres rapidement, nous sommes partis par un autre chemin que la piste prévue. En théorie c’est du macadam, et nous ne devrions passer que 2 à 3 h maximum pour les retrouver.
Le début du trajet est facile. Nous roulons, non sur du macadam, mais sur une piste large et plate, bien entretenue.

Cela ne dure pas. Rapidement nous devons la quitter et, tout change. L’état de la piste ne permet pas de faire plus de 30 km/h. De plus, nous devons chercher les traces qui correspondent au tracé gps. Pas évident du tout.

Plusieurs fois nous devrons faire marche arrière. Nous aurons même à couper à travers tout.
Deux heures pour parcourir 54 km.
Pendant ce temps, nous réceptionnons un sms d’Annick communiquant leur position gps. Chouette, il n’y a rien de plus précis comme indication.
Nous retrouverons la route goudronnée vers 17H30, dans la pénombre.
18 H. Il fait nuit noire.
19H30, il reste une dizaine de km avant de rejoindre la position annoncée, et je vois des voitures sur le bas côté de la route. Encore un contrôle de flics.
Non, c’est la Defender et le Bremach. Que font-ils là loin du point de ralliement?
Annick explique que les messages qu’ils ont envoyés sont considérés comme non arrivés.
De plus, ils n’ont réceptionné qu’une seule réponse partielle de Fa leur signalant que nous étions sur la piste.
Ils ont cru que c’était la même piste que celle qu’ils ont prise et qui s’est avérée très difficile. Sur cette piste, plusieurs fois ils ont dû faire demi-tour, tant le relief était modifié et infranchissable. Ils transissaient pour nous car sur un tel chemin, dans le noir, c’est la casse assurée.
L’endroit du bivouac n’étant pas évident à trouver, ils se sont positionnés bien avant en espérant nous voir arriver.
Comme ils ne nous connaissent pas, ils ont voulu faire pour le mieux. Grand merci à eux.
Soit dit en passant, je me demande quelle tête j’aurais tirée si j’étais arrivé au point gps par un autre chemin, et qu’il n’y avait eu personne.

Le camp est rapidement monté à la lueur des torches. Nous partagerons, dans une excellente ambiance, un verre de Grand Marnier, emporté de Waterloo (qui l’eut cru !*).

Mercredi 30/12.

Trajet 2° partie:

Nous démarrons la journée par un gué qui sera infranchissable pour le Bremach.
Pour la Toyota, je n’aurais même pas essayé et Pistou disait de même pour son Defender. Un autre passage était possible, mais avec un dévers trop important pour le Bremach, dont la cellule rend le centre de gravité très haut.

Il faudra faire un détour par une piste classique pour aller voir une mine de plomb désaffectée.

La suite du trajet passe par les gorges de l’oued Bou Anane.

Ce trajet est un des coups de coeur de Gandini, qui le considère – je cite –
« Comme le plus beau et le plus sauvage du sud oriental, sans colonne de Land Rover et de cars qui déversent leur flot de touristes en short rose ».
Gandini ajoute qu’il faut impérativement être à 2 véhicules pour cette partie, car la boue des gués est traître.

Cette vallée: magique! Des heures de pur bonheur!
Le décor est ultra sauvage. La rivière est encaissée dans une vallée relativement large tout au long de laquelle nous devons passer d’une berge à l’autre. La roche est d’un brun chaud qui contraste avec le bleu azur du ciel, le noir des galets de la rivière et l’ocre du sable.
Les passages à gué se succèdent, alternant ceux sur les cailloux et ceux dans le sable des berges.
Nous ne rencontrerons personne, si ce n’est que quelques berbères aux abords des 3 villages du parcours.
Rien de difficile en technique, mais le rapport court était de rigueur la moitié du temps, le blocage de temps en temps et le mode 4×4 permanent.
La piste n’était pas toujours aisée à suivre. Très peu de traces et sur les galets elles n’étaient pas visibles. Dans un gué sans traces, j’ai cru que j’allais y rester, immobilisé par le sable mou.

 

 

Nous avons même eu droit à un nettoyage gratuit du pare brise. Nettoyage offert par Pistou!

 

Repas de midi, sous un chaud soleil, le long de la rivière. Ceci dans une excellente ambiance qui ne faiblira pas pendant la finale de ce merveilleux tronçon.
Merci Gandini.

 

 

Nous ne sommes plus dans les gorges, mais plus loin, le long du même oued. Le passage à gué qui doit nous amener sur le goudron n’est actuellement pas praticable.
C’est à cet endroit que nous nous installons pour le bivouac

 

Nous n’aurons parcouru aujourd’hui que 67 km en 8h soit à peine plus de 8 km/h.
Il est 16H et il nous reste 1H30 de clarté que nous mettrons à profit pour installer le camp et prendre l’apéro. Rires au programme. Cela se passe vraiment très bien.
Dès la nuit tombée, chacun s’affaire de son côté pour manger. Il faut dire que la T° chute vite. A 18H il n’y a plus que 11°. A 20H30: 6°. Demain matin il n’y aura plus qu’1°

Jeudi 31/12.

Trajet 3° partie:

Nous décidons de rebrousser chemin et de retrouver la trace via une route goudronnée.
Passage par un village pour faire l’appoint de victuailles et puis c’est retour sur les pistes.

La 1° partie est monotone. On se croirait en Mongolie, avec la grosse différence c’est que nous sommes actifs. Donc pas d’ennui.
Bientôt le paysage change. Nous arrivons dans une zone de hauts plateaux parmi lesquels nous circulons tantôt au-dessus tantôt au-dessous. Décor majestueux.

 

Sur le dessus, nous avons des vues qui portent à plus de 50 km. Ici, le décor ressemble, en plus chaud, à certaines régions d’Islande.
Pas mal de descentes et de montées qu’il y a lieu d’aborder en passages techniques. Ceci est loin de nous déplaire.

 

Avec sa Defender, Pistou se défonce. Le Bremach suit sans problème, en se dandinant, aussi bien de gauche à droite que d’avant en arrière.

L’arrêt de midi se passera dans un endroit tout aussi joli, dans un creux à l’abri du vent.

Puis c’est reparti jusque passé 17H pour le bivouac du soir.

Nous sommes à 5 km de la frontière algérienne, au milieu de dunes. 174 km de parcourus aujourd’hui.

 

Pendant la préparation du repas, nous aurons la visite des militaires qui, armes à la main, vérifieront notre identité. Les tensions frontalières sont bien palpables.

Dans une tente qui nous protégera de la froideur du soir, le repas de la Saint Sylvestre sera au Champagne et au vin de Bourgogne. Rires et éclats ponctuent ce repas délicieux dont chacun aura préparé une partie mise en partage. Manifestement tout le monde prend son pied.

Vendredi 1° janvier.

 

Aujourd’hui c’est l’erg Chebbi: les dunes pour faire joujou avec les voitures.
La piste longe la frontière algérienne. Il y a des postes militaires tous les 5 km.

Joli tronçon que celui qui nous mènera à Chebbi. Le sable est de plus en plus présent.
Ce n’est qu’en arrivant à la pointe nord de l’erg que nous croiserons la 1° voiture. Jusqu’ici, nous étions absolument tout seuls depuis mardi.

 

Sous les bons conseils de Pierre, les pneus seront dégonflés (1,1 kg à l’avant et 1,2 à l’arrière) afin de pouvoir jouer dans les dunes. Ce qui n’a pas manqué, aussi bien avant le repas qu’après.

 

Repas en plein erg avec 28°. Nous observons les véhicules qui grimpent jusqu’au sommet des dunes. Il y a aussi des quads et des caravanes de touristes sur chameaux.

 

Trajet 4° partie:

A Taouz, 10 km au sud de l’erg Chebbi, nous prendrons un chemin repéré par Pierre. Ce dernier s’est basé sur ma préparation du raid, l’a analysé et y a ajouté des petites boucles supplémentaires menant à des endroits intéressants, à l’écart des sentiers battus. Un gros travail efficace et bienvenu.
Superbes endroits par lesquels nous passerons.

Ici c’est comme à la commune: 1 qui travaille et 4 qui regardent!

 

Après 114 km, la journée se terminera sur ce chemin, loin des touristes, en plein oued asséché, autour d’une bonne bière bien fraîche.

Ce sera la 1° soirée douce de la rando il y a encore 15° à 19H.
6° cette nuit.

Samedi 2 janvier.

Départ de la journée en pur hors piste.
Le point auquel Pierre nous a menés est déjà hors des sentiers battus. Devant nous, de gros rochers bloquent le passage.
Nous devrons quitter l’oued pour contourner l’obstacle et trouver, à flanc de montagne, le passage qui nous permettra de reprendre la piste.
Pierre, avait connaissance de cet obstacle (Ce n’est que plus tard que je comprendrai comment). Il se doutait, suite à son expérience du désert et de ce type de relief, que le passage est possible.

 

Ainsi fut fait. Super.
Nous nous baladons maintenant dans un décor minéral. Les montagnes, qui ressemblent à du basalte; sont striées par le sable. La piste monte raide et les passages techniques s’enchaînent.

Au col, la vision de la vallée large, dont le bas est ponctué de rangées d’arbres contrastant avec la couleur de la roche et du sable, est du plus bel effet.

Par la suite, nous déboucherons dans une très large vallée se terminant en entonnoir de roche noire. Le décor fait penser au Mordor.

Nouveau col, nouvelle vue magnifique. Quelle variété de paysages en peu de temps.

Stop à midi, dans la plaine, le long d’un oued.

 

A peine arrêtés qu’une Defender blanche arrive. En descendent 4 berbères, dont le plus âgé et une petite fille s’assiéront entre les voitures pour nous observer. Ceci pendant ½ h.
Juste un bonjour et un au revoir, mais aucune demande. Ici le temps ne compte pas de la même manière que chez nous.

L’après-midi se passera à rouler dans une gigantesque plaine toute plate sur laquelle nous ferons quelques pointes à 85 km/h. Inouï, cette diversité de paysages en un espace relativement restreint.

Pistou, en manque, fait un petit tour au puits pour draguer la berbère!

Après la berbère, cela n’ayant pas marché, il essaye le berbère!

Ici aussi Pistou se lâchera. Loin devant nous, il ne fera longtemps qu’un point minuscule à l’horizon, suivi d’une colonne de poussière.

Stop pour la nuit dans de petites dunes. Nous aurons à changer d’endroit, car rapidement 2 berbères sont apparus pour nous observer. Rien de méchant ni revendicateur, mais cela ne plaisait pas à Pierre qui redoutait de voir débarquer toute la tribu. Encore ici, son expérience aura été bien utile.
151 km de parcouru aujourd’hui (dont 63 le matin en 4h30).

Ce soir, offertes par Annick, nous avons droit à d’excellentes bananes flambées au rhum agricole de Martinique.

 

Dimanche 3/01.

Les dunes ne nous permettent pas de continuer.

Nous devons trouver un chemin plus loin, en essayant de les contourner. Pistou et nous sommes devant.

La barrière est longue. Plusieurs tentatives de passage se solderont par un échec.

Ce n’est qu’après une heure de cheminement que Pierre, passé devant, trouve le passage. Il se dirige sans hésiter vers une barrière de dunes et s’y engage.

Je suis perplexe. De l’endroit où nous étions, il n’était absolument pas possible de voir que les dunes étaient étroites.
J’apprendrai peu après qu’il s’est basé sur des images Google Earth qu’il a préalablement téléchargées.
Il s’est plus que vachement impliqué dans la préparation du voyage. Rien n’est laissé au hasard.
S’il est vrai que je suis l’initiateur du raid et de son tracé global, lui est le réalisateur des pistes dans le détail.
Il a planché des jours d’affilée pour réaliser, sur base du tracé que je lui avais donné, les waypoints des variantes de son choix.
Il ne s’est pas contenté de créer des variantes, il les a analysées avec l’aide de Google Earth. Afin de ne pas avoir le bec dans l’eau sur place, il a téléchargé les photos et les a transférées dans son navigateur de bord.
Résultat: exceptionnel. BRAVO.
C’est aussi suite à cette préparation sur Google Earth, que la possibilité du contournement de l’obstacle dans l’oued de l’avant veille lui était connu.
J’avais demandé dans mon annonce de voyage d’avoir des participants qui s’impliquent et non de ceux que l’on doit prendre par la main. Nous sommes plus que bien tombés.

 

Repas de midi sur les hauteurs est du cratère Tafenna (+- 60 km au sud est de Zagora).

Quelques courses à Tagounite

La fin de la journée nous aura vu rouler pendant une soixantaine de km avec le soleil de face. Ceci, doublé de la poussière du véhicule précédant, rendait la navigation assez pénible. Pierre aurait voulu arriver à Chigaga avant la nuit, mais l’état de la piste ne l’a pas permis.

Nous aurons à passer la nuit dans un endroit pas trop top, mais qu’importe, ce n’est que pour quelques heures.

 

Les 177 km parcourus aujourd’hui nous ont fait passer, après les dunes, dans les plaines, des cirques et des cols. Paysages variés, tous très beaux, et très différents des autres jours. Les vues données aujourd’hui portaient à des dizaines et des dizaines de km.

Au cours des jours précédents, et de ceux à venir, je constaterai que la fonction gps du smartphone de Fa fonctionne très bien. La carte qu’elle a téléchargée donne des infos et pistes qui ne sont pas toujours présentes dans celle du Garmin. C’est rarement l’inverse. Par contre, le Garmin donne le relief. Ces 2 appareils sont complémentaires.
Pistou est équipé d’un système Osi  et Pierre et Annick encore autre chose. Quoi qu’il en soit, chacun s’y retrouve parfaitement.
Les waypoints, repris sur les traces préparées par Pierre, sont systématiquement repérées. Quand Pistou ou nous étions bien devant, Pierre craignait que nous nous trompions. Cela n’a jamais été le cas.
Tout au long des tracés, les waypoints correspondaient systématiquement aux pistes. Qualité du travail remarquable fait par Pierre.
Il n’y a que dans le lit du Draa que 2 waypoints n’étaient pas sur notre route. Ceci est simplement dû à la divagation du Draa qui a détruit la piste initiale.

Ce soir c’est la soirée des 70 ans de Pistou, qui nous a réservé une excellente bouteille de Champagne.

Nous prenons cet apéro pétillant ensemble dans la douceur relative de la soirée.
Nous profiterons de cette bouteille pour porter un toast à Pierre pour l’excellence de sa préparation.

Lundi 4 janvier.

Trajet 5° partie:

Ce matin nous sommes près de Mhamid, aux portes de l’erg Chigaga (erg dans lequel nous avons randonné à pied Fa, Sébastien, Jonathan et moi, 4 jours durant en janvier 2000).

Afin d’éviter la population locale et le racolage, Pierre a prévu un trajet de contournement.
Ce sera un cheminement parmi les dunes. Il faut trouver le passage.
Tantôt il faut escalader la dune avec le véhicule, en donnant juste les gaz nécessaires pour qu’il soit presque à l’arrêt au sommet, puis redescendre la pente qui fait parfois 35°.
Tantôt il faut contourner la dune en suivant un passage sur le dur, puis recommencer l’escalade d’une dune et ainsi de suite.
Avant d’envoyer son véhicule à l’assaut de la dune il y a lieu de vérifier – à pied – si la descente ne présente pas un obstacle imprévu, ou s’il n’y a pas une succession de dunes qui rendrait le passage impossible.

Fa et moi sommes la voiture qui ouvre la trace. Parfois, je me demande comment passer. La barrière de dunes semble infranchissable. Mais au dessus de la dune, une nouvelle voie apparaît. Et ainsi de suite. Nous ouvrirons la route toute la matinée. Super.

 

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Pierre me complimentera sur ma manière de me débrouiller. Venant de lui, avec son expérience, cela m’a fait vachement plaisir. Il faut dire aussi que Fa n’est pas en reste: c’est une super copilote qui observe bien et repère le passage.
Tout ceci m’a donné un excellent entraînement pour mars prochain, mois pendant lequel je reviendrai au Maroc, et notamment ici, avec Jonathan.

L’après-midi sera plus facile, du moins pour la recherche de la voie.
Mais la piste sablonneuse, sinuant entre les dunes de tailles moyennes, oblige une grande concentration.

Les cailloux succèdent au sable. Le tangage succède au roulis!
Nous passerons par le village Zaouia Sidi Abd en Nebi, point de départ de notre randonnée de 2000. Nous y étions passés également en novembre 2011 avec les Grolaux, Gobert et Dandois.
Nous traversons le lac d’Iriki, immense plaine de dizaines de km² complètement inondée en période de pluie. Une petite pointe à 110 km/h nous changera des 13 de moyenne pendant les 5 heures de ce matin.

Le décor devient superbe. Les dunes sont remplacées par les montagnes tabulaires. Le sol n’est pas sans rappeler celui d’Islande, mais ce n’est pas du basalte, même si c’en a la couleur.

L’heure et l’endroit incitent à la pause du soir.

Petit punch (avec du vrai rhum agricole de Martinique) comme apéro dans la douceur des 15°.

Mardi 5/01.

Peu après le bivouac, nous sommes arrêtes pour la 4° fois par un contrôle militaire.
La piste passe par ce poste et il est peu conseillé de l’éviter. Le soldat, aimable, nous retiendra 20 minutes pour les vérifications sécuritaires d’usage.
La piste coule dans un décor pas très différent d’hier, mais offrant néanmoins de très belles perspectives.

Pierre désirait voir des artefacts marocains renseignés par Gandini.
Au 1° waypoint, nous ne trouverons rien. Au 2° oui, mais c’est tellement quelconque qu’on insistera pas pour les suivants.

Vers 10H30, après plus de 2H30 et 45 km de piste nous rejoignons le goudron pour près de 200 km. Quelques heures de calme, aussi bien pour les oreilles que pour les fesses (pas vrai mesdames?).

Trajet 6° partie:

Passage par Tata, endroit où en 2011, nous étions passés et avions acheté du vin dans un hôtel, car impossibilité d’en trouver dans les petits magasins.
C’est de ce même hôtel que j’aurai la possibilité d’envoyer mon 1° mail. Malgré mon insistance pour payer, billet à la main, le préposé n’acceptera rien. Incroyable.

A Touzounine, nous reprenons la piste.
Passage dans une vallée en cul de sac totalement isolée. Le décor majestueux fait penser à la 1° vallée que nous avons traversée tout au début.
Que peuvent faire ces villageois dans ce trou perdu? Pourtant il semble que leur activité en vaut la peine car, en plus de l’école, le village, alors qu’il est distant de 20 km de la nationale, est complètement électrifié et possède une antenne gsm. (En Tunisie, vers 1950, les autorités ont fermé les Ksours et relogé leurs habitants dans de nouveaux villages plus proches des voies de communication afin d’y faire parvenir facilement l’électricité et l’eau.)

 

 

Pierre et Annick étaient passés dans cette vallée il y a 10 ans, et avaient adoré l’endroit qui, à l’époque, était vierge de ces pylônes électriques gâchant le paysage
Quittant ce village, nous longerons une vallée parallèle tout aussi jolie et qui a gardé son côté sauvage. C’est là que nous y passerons la nuit.

Mercredi 6/01.
Ce matin, nous explorons le bout de cette vallée. Une piste parfois à peine visible, juste jalonnée avec des cailloux superposés nous emmène à un petit campement déserté.
Il y a des palmiers, de l’eau, des oiseaux. L’endroit sauvage à souhait. Voici un lieu hors du temps totalement préservé de la modernité.
J’avais déjà constaté que Pierre et Annick étaient très respectueux de l’environnement. Ici, j’aurai l’occasion de constater que leur respect concerne les personnes également.
Alors que nous étions prêts à partir depuis ½ h, Pierre a différé le départ, afin de ne pas réveiller d’éventuelles personnes logeant dans les maisons du bout de cette vallée.

A 3 près, les « maisons » sont toutes abandonnées. Il n’y a pas âme qui vive, ni d’animaux domestiques.
Nous aurons à loisir le temps de visiter sans déranger, ni être dérangés.

 

 

Nous sommes de retour sur le tarmac et ceci pendant une centaine de km. Passé Assa, nous reprenons la piste.
Le temps est toujours au beau fixe. L’ambiance aussi.

Après une petite liaison par la route, nous rentrons dans la vallée du Draa, et plus précisément dans son lit (non, François, Draa n’est pas une belle marocaine!).
Le Draa est à sec, mais aux coulées de boues sèches, on réalise bien l’importance de l’eau qui doit y déferler en période de pluies.
Le paysage est nettement moins beau que ce que nous avons vu précédemment mais est impressionnant par l’espace. Le Draa coule dans une large vallée de plusieurs km de large. Les bords sont rocheux et donnent du cachet au site.

 

Dodo près de petites dunes à 300 m de la piste. Le hors piste fut de rigueur pour les atteindre, et le low obligatoire.

Dans la douceur des 26°, apéro bulles et farniente à 5 autour d’une table remplie d’amuse-gueules et de saucisson pur porc.

 

Jeudi 07/01.

Trajet 7° partie:

Le vent est présent ce matin. Les 17° affichés ne se ressentent pas.
Les mêmes paysages que la veille se succèdent. C’est la belle lumière du matin qui les met en évidence.
Jusqu’ici tout est sec. Aucune difficulté technique autre que de faire attention au relief chaotique de la piste.
Parfois, une étendue toute lisse nous donne un moment de répit.
Nous quittons le lit du Draa, prenons une variante passant par la montagne, avant d’y redescendre.
Cette variante nous mène à l’assaut de la montagne. En très peu de temps, la piste ultra rocailleuse nous fait passer de 100 à 540 m d’altitude. Redescendra et rebelote 4 x de suite.
Nous sommes secoués comme des pruniers. Si Julie avait été à côté de moi, j’aurais vu ses loloches passer de son nombril à ses oreilles! (notez qu’avec Fa c’était déjà pas mal).

En plein milieu de ce décor minéral, nous sommes éblouis par une oasis au milieu duquel coule un vrai ruisseau. Poissons et grenouilles y pullulent.

Pause de midi dans ce beau décor.

Une sirène…

Bruit de moteur et nous voyons déboucher un camion équipé d’une cellule. Ce sont des touristes autrichiens. Un bonjour en passant et puis ils disparaissent.
Repas terminé, 500 m plus loin, au détour de la montagne nous les voyons à l’arrêt: un pneu déchiré.
Solidarité oblige, nous attendrons qu’ils remplacent le pneu.
Grosse entreprise: leur moto doit être déchargée avant d’accéder au pneu. Puis c’est la roue de secours de 150 kg qui doit être descendue avec un treuil.
L’extraction du pneu déchiré n’était pas une sinécure non plus.
Après cela, tout est à remettre en place.

Nous nous engageons dans le canyon de cet affluent du Draa.
La piste est de plus en plus étroite. Pas de sable, pas de boue, mais des cailloux, des gros, et plein de marches. Rien que de la descente technique.
Les grosses pierres rapprochées ne laissent parfois qu’un passage étroit de moins de 2 m.
Nous devons faire extrêmement attention où placer ses pneus ni nous ne désirons pas avoir le même problème que le camion autrichien.
Cette passe de quelques km nous prendra près d’une heure avant de déboucher plus loin dans le lit du Draa.

 

 

Nous aurons tous adoré ce passage qui aura été, avec celui du canyon du début, le plus technique et le plus délicat.

Retour dans le Draa. Nous roulons dans le limon sec, ondulant parmi les plantes.
Une barrière à chameaux nous arrête. Franchie, c’est un passage à gué, puis retour sur de gros rochers glissants. Les kms s’additionnent les un aux autres au compte gouttes.

Fa a sa dose, et n’aspire plus qu’à la fin de l’étape qui cette fois ci sera une maison d’hôtes.

Nous sortons du Draa et sinuons dans un de ses affluents. Dans la lumière du jour finissant, nous attaquons le dernier tronçon qui nous mènera à la halte du soir: le ksar reconstitué de Tafnidilt.

Cette maison d’hôte a été bâtie en 2000, par un couple de Français, sur un terrain de 400 h octroyé pour 1 dirham symbolique par l’état marocain (bail emphytéotique).
Le bâtiment est une copie du tout proche ksar abandonné.
L’endroit est dédié aux 4 x 4 istes. Les pistes qui y mènent sont inaccessibles aux véhicules standards.
Du goudron le plus proche, il faut franchir le creux d’un oued, puis passer sur des bancs de sable.
Nous y arrivons en pleine obscurité.
Le bâtiment n’est absolument pas éclairé. Ils attendent la venue de leurs 1° clients pour mettre en marche le groupe électrogène.
A l’intérieur, l’endroit est charmant, très bien aménagé, sans luxe inutile.

Le repas délicieux sera préparé par un chef marocain. Un tajine avec des keftas de dromadaire.
Longue discussion avec Magali, la patronne, passionnée de 4 x 4, à propos des difficultés et des possibilités ou non des pistes que nous avons empruntées.
Informations importantes pour elle afin de pouvoir aiguiller ses clients. Beau service de sa part.
Ici, manifestement nous avons affaire à des personnes dont la notion de service est bien présente.
Très bonne adresse à recommander.

Nuit très calme, sans le gueulard du matin qui appelle les fidèles à la prière.

Vendredi 8/01.

Trajet 8° partie:

Ce matin, après un rapide passage à l’ancien ksar…

…par une longue piste fort cassante, nous atteindrons le cap Draa.

Bel endroit majestueux que ce large estuaire qui déverse ses eaux dans l’Atlantique.

C’est sur cette même qualité de piste que nous nous dirigeons vers le but ultime: La Plage Blanche.

Passage par le fort français ruiné Aoreora situé juste avant la descente sur la Plage Blanche.

Pour y rouler il y a lieu de tenir compte des marées.
Pas mal de véhicules imprudents sont déjà passés à la machine à laver.

Pour atteindre la plage, une descente bien raide. De larges et profondes ornières nous font constater des tentatives infructueuses de camions pour en sortir.

En bas c’est magique. Rouler en douceur sur cette étendue plate, bien lisse sans les chaos auxquels nous étions soumis les heures précédentes, est une sensation extraordinaire.
De plus, le temps est de la partie. Soleil et nuages sortent en arrière plan de la brume maritime dans laquelle nous fonçons.

Personne sur cette plage. Nous ne rencontrerons que quelques pécheurs épars, 2 mobylettes et une camionnette de locaux. Par contre un camion et une Def n’arrêtent pas de nous suivre. Pas moyen d’en être quitte!
La Plage Blanche est suivie d’une autre parsemée de galets. 58 km de pur plaisir.

Ce moment, prévu fort, du voyage ne nous à pas déçu, que du contraire.

 

 

 

 

 

Bien raide montée pour sortir de la plage puis bivouac non loin de là dans un endroit dont les nombreux moustiques se souviendront d’Annick et de son sang délicieux.

La dernière soirée se passera avec une autre excellente bouteille de Champagne offerte par Annick et Pierre.
Encore un bon moment passé ensemble autour d’une table chargée de quoi grignoter.

Samedi 9/01.
Le voyage se terminera à Sidi Ifni. Il reste 40 km de piste le long de la côte.

Nous passerons au Fort Bou Jerif.
Malgré les outrages du temps, cette place forte construite par les français en 1935 reste impressionnante.

Dernier pique nique sur une plage peu avant Sidi Ifni.

A 14h séparation, et chacun part de son côté. Pistou restera au Maroc jusqu’au 20/02 (il a quelques berbères à draguer!). Pierre et Annick remonteront vers la France sans attendre.
Nous remonterons également, mais en passant par Essaouira, ville que nous n’avions pas eu l’occasion de visiter en 2011.

La route vers Agadir est chargée au possible. En périphérie d’Agadir, c’est l’horreur. Puis après, c’est la nuit: pas mieux.
Dodo à Taghazzout, dans un camping très bien tenu pas un couple de français: Terre d’Océan.

Dimanche 10/01.
La route vers Essaouira est très agréable. Peu chargée, elle longe la côte, s’enfonce dans les terres, puis rejoint la côte et Essaouira.
Petit pique-nique devant la célèbre île de Mogador, actuellement interdite car devenue réserve naturelle.

Visite très agréable de la médina d’Essaouira. La vieille ville et ses petites échoppes est vraiment belle. Mais éloignez-vous du circuit touristique et vous découvrez l’authentique Essaouira. Ce n’est plus le même monde.

 

Longue route vers Casablanca.
L’autoroute de nuit n’est pas ce qu’il y a de mieux. Les marocains sont adeptes de rouler sur la bande de gauche, ou carrément au milieu de 2 bandes. Cela doit être un problème récurent, car des panneaux de prévention rappellent aux automobilistes de rouler sur sa bande (laquelle n’est pas définie!).

Vers 20H30 nous nous arrêtons un peu au nord de Casablanca, à Mahomedia.
Le camping Mimosa a peut-être eu ses heures de gloire, mais maintenant, ses éventuelles étoiles d’or ont pris la couleur du laiton oxydé.
Les sanitaires font penser à une prison du goulag. Le lendemain, à la lueur du jour, nous réalisons où nous avons passé la nuit. Un camping en ruines. Le béton est fissuré, les blocs rongés comme par des rats, les arbres morts sont laissés sur place
Les bungalows sont dans un état de décrépitude plus qu’avancé. A l’accueil, la peinture des châssis a dégouliné sur le béton.

Lundi 11/01.

Nous nous dirigeons vers Tanger.
Une halte est prévue à Asilah (40 km au sud), dont nous visiterons la médina.
Cette ville n’est pas encore submergée de touristes, et la médina a conservé en bonne partie son cachet authentique.
Merci à Martine pour cette bonne information.

Puis c’est cap sur Tanger Med.
Les voitures sont passées au scanner pour détecter d’éventuels migrants. Il y aura encore un contrôle physique juste avant d’embarquer.

La traversée dure 1H15 puis nous sommes sur le sol Espagnol, à Algeciras.

Mardi 12/01.

Vers 18 H nous sommes de retour chez Jacques et Annick.
Même accueil qu’à l’aller. Excellente soirée passée ensemble.
Ici aussi le sens de l’accueil n’est pas un vain mot. Merci à eux.
Nous les quitterons le lendemain.

Après une route sans histoire ponctuée de 2 bons restaurants, et d’un dernier bivouac enneigé en plein Massif Central, nous arriverons à Waterloo.

De ce voyage une des plus grandes impressions qu’il restera à Fa et moi, c’est la gentillesse, l’amabilité, le désintérêt et l’honnêteté des marocains que nous avons rencontrés.
Il est vrai que nous avons évité les endroits touristiques, où le rapport avec les étrangers est essentiellement basé sur les finances.

 

Postscriptum:

Ce voyage a été une réussite complète, bien au-delà de nos espérances.
Maintenant, de part et d’autre, nous savons à qui nous avons affaire, tant sur la convivialité que de l’efficacité sur le terrain, de la manière de se débrouiller et de réagir en cas de problème.
Expérience que Fabienne et moi renouvellerions avec beaucoup de plaisir.

Un gage pour le futur?

 

* j’avais acheté 6 bouteilles peu avant.